Le statut d’artiste profesionnel·le n’est pas un sceau, une attestation ou un certificat d’authentification que l’on demande, c’est un statut qui s’acquiert au fil des expériences réalisées dans des contextes professionnels, par l’obtention de bourses ou de subventions décernées par des instances reconnues ou un jury de pairs ou en étant membre d’une association professionnelle.

En juin 2022, le projet de Loi 35 visant à moderniser et à harmoniser les règles relatives au statut professionnel de l’artiste a été adopté combinant ainsi les deux Lois en une seule : Loi sur le statut professionnel des artistes des arts visuels, du cinéma, du disque, de la littérature, des métiers d’art et de la scène.

Cette nouvelle version permet d’avoir accès aux mêmes outils de négociation de conditions de travail et d’être sur un même pied d’égalité qu’importe la discipline.

Définitions de l’artiste professionnel·le :

Selon le Conseil des arts et des lettres du Québec, un·e artiste professionnel·le est cellui qui :

  • se déclare artiste professionnel·le;
  • crée des œuvres ou pratique un art à son propre compte ou offre ses services, moyennant rémunération, à titre de créateur·trice ou d’interprète, notamment dans les domaines sous la responsabilité du Conseil;
  • a une reconnaissance de ses pairs;
  • diffuse ou interprète publiquement des œuvres dans des lieux ou un contexte reconnu par les pairs.

Pour le Conseil des arts du Canada, un·e artiste professionnel·le est cellui qui :

  • a reçu une formation spécialisée dans son domaine (pas nécessairement dans un établissement d’enseignement);
  • est reconnu comme tel par ses pairs (artistes de la même tradition artistique);
  • s’engage à consacrer plus de temps à sa pratique artistique, si sa situation financière le lui permet;
  • a déjà présenté des œuvres en public.

Un artiste professionnel·le est donc cellui qui :

  • a une formation reconnue dans son domaine ou est autodidacte  ;
  • consacre la majeure partie de son temps à l’exercice de son art ;
  • est reconnu par ses pairs ;
  • diffuse ses œuvres dans des lieux jugés professionnels et est rémunéré·e pour ;
  • peut faire partie d’une association de professionnels dans sa discipline.

On entend par lieux de diffusion professionnels, tout lieu qui reçoit des subventions d’instances gouvernementales reconnues en arts ou en culture ou qui offre aux artistes qu’il engage (signature de contrat) les conditions minimales exigées par l’association professionnelle de sa discipline.

Il existe plusieurs associations professionnelles ou organismes ressources en culture.

En voici quelques-uns, sinon référez-vous à votre secteur dans la section disciplines artistiques.

Arts visuels et actuels :

Bibliothèques :

Salles pluridisciplinaires en arts de la scène :

Les types de contrats varient d’une discipline à l’autre, mais ils se composent sensiblement des mêmes critères de base.

Référez-vous à la section aspects légaux pour connaître les composantes d’un contrat et voir quelques exemples.

Il est bon de savoir que le cachet d’artiste est votre salaire. Il doit donc considérer les éléments suivants :

  • Le cachet paie l’ensemble des heures d’expérimentation, de recherche et de réalisation d’une œuvre;
  • Les associations professionnelles disciplinaires déterminent les cachets minimums qu’un·e artiste doit demander;
  • Tout diffuseur, producteur ou autre « employeur » qui engage un·e artiste professionnel·le en échange de ses services ou qui achète une de ses œuvres doit rémunérer ce·tte dernier·ère selon les normes tarifaires minimales;
  • Un lieu de diffusion doit répondre à ces normes le plus possible.

Selon  Caroline Houde, consultante en arts et gestion de carrière artistique,

« Pour de nombreux artistes et travailleurs culturels indépendants, négocier ses cachets et honoraires représente un véritable casse-tête.  En effet, puisque la rémunération varie en fonction d’un nombre considérable de paramètres, il est parfois complexe d’établir des tarifs justes et équitables.  Heureusement, il existe divers outils et grilles tarifaires sur lesquels se baser pour y parvenir.

[…] Voici quelques-uns des facteurs pouvant influencer les tarifs ou les cachets pour vos services et prestations, selon le type de projet ou le champ d’activité (rédaction de textes, prestations musicales, commandes d’œuvres, illustrations, licences de reproduction, présence sur un jury de sélection, présentation publique, etc.):

  • Votre notoriété;
  • La durée de la prestation;
  • Le type de client (corporatif ou organisme sans but lucratif, etc.);
  • Le pays de diffusion;
  • Les délais de production;
  • La complexité de la création ou du travail à réaliser;
  • La recherche à effectuer;
  • Le nombre d’esquisses à produire pour une commande;
  • Le nombre de corrections à effectuer ou de mots à rédiger;
  • Les déplacements à effectuer;
  • Le nombre d’exemplaires à reproduire (le tirage) et le support;
  • La durée d’utilisation d’une licence;
  • Le nombre de participants à l’activité;
  • Le temps investi par l’artiste ou l’intervenant dans la préparation de l’activité; »